La biodiversité urbaine a une influence importante sur la santé psychologique et physique des citoyens; ainsi elle a une valeur économique directe et indirecte. Un certain nombre d’acteurs stratégiques sont aujourd’hui sensibilisés aux enjeux du maintien de la biodiversité en milieu urbain. Plusieurs villes suisses ont développé des programmes d’actions politiques pour soutenir cette biodiversité urbaine. La Confédération a aussi défini des indicateurs de biodiversité et entretient un réseau de mesures de la biodiversité.

Cependant, cet enjeu ne déborde que très peu des sphères des décideurs publics et la grande majorité de la population n’a qu’un rapport diffus avec cette notion. Il en résulte qu’une multitude de petits actes déterminants pour la progression de la biodiversité ne sont pas réalisés et que, face à cette forme d’indifférence ou d’ignorance du grand public, la biodiversité n’est pas vraiment un enjeu politique. Les ressources allouées aux programmes politiques en cours aux échelles locales sont donc assez faibles. Autrement dit, l’un des enjeux du succès de ces politiques passe par la création d’une relation plus étroite entre les citoyens et la biodiversité urbaine et ce projet souhaite y contribuer par le développement d’une application accessible au plus grand nombre.

Sur le plan technique, ce projet développe un outil interactif (application mobile) de communication sur la biodiversité urbaine. Les utilisateurs auront ainsi un accès facile à de l’information, présentée en réalité augmentée, concernant la biodiversité de leur environnement direct. L’application lie ainsi l’information spatiale (localisation de l’utilisateur et contexte urbain) à l’information sur la biodiversité. D’un point de vue théorique, ce projet s’appuie sur la théorie de la communication engageante qui se situe au croisement de la psychologie sociale et de la communication. Elle consiste à intégrer, dans les outils de communication, la possibilité pour le public de réaliser de petits actes « engageants » qui facilitent ensuite la réalisation d’actions plus déterminantes.

Dans ce contexte, les micro-actes consistent ainsi pour les citoyens à alimenter l’outil par des relevés, photos ou commentaires. Scientifiquement, le projet sera validé par une enquête auprès des utilisateurs qui permettra de vérifier l’hypothèse à la base du projet: les utilisateurs de l’application 1) sont plus sensibilisés aux enjeux de la protection de la biodiversité et 2) réalisent d’avantage d’actions concrètes en faveur de la biodiversité.

Projet du Fonds de recherche et d’impulsions de la HES-SO.

Institut Terre-Nature-Environnement (inTNE) de la Haute école du paysage, d’ingénierie et d’architecture de Genève (hepia)

Institut d’ingénierie des Médias (MEI) de la Haute école d’ingénierie et de gestion du Canton de Vaud (HEIG-VD)

Janvier 2016 – Avril 2019